Le phare, le bateaux et les rochers…
21112007
Visiblement SUD est bien curieux…
Voilà déjà plusieurs réunions avec la direction où l’évocation du blog fait polémique… Nous ne voulons, en effet, pas laisser insensible. Notre action répond à un besoin qui doit remplir les conditions morales d’une lutte pour l’acquis social et le changement total de l’image de l’entreprise en profondeur et non en surface. Alors nous mettons les deux mains dans le cambouis, et tentons petit à petit d’extirper les mauvais rouages d’une mécanique à bénéfice qui s’égare cruellement.
TPMA c’est un projet parti de rien et qui aujourd’hui est victime de sa trop rapide ascension. La professionnalisation tardive de son personnel ne suit que trop lentement l’évolution de son activité soumise à une concurrence effrénée. L’entreprise perd sa petite clientèle, pas assez rentable ou pas satisfaite, et mise tout sur les gros clients en créant artificiellement les éléments de la précarité de l’emploi car ses obligations financières font qu’elle ne peut pas aujourd’hui se permettre de générer de petits profits.
L’innovation n’est pas de mise à TPMA. Il faut spéculer sur sa masse salariale et profiter de l’externalisation de boite comme La Redoute pour s’agrandir… Pourtant quel gâchis… En France l’activité des centres d’appels ne représente que 0,6% des emplois contre 6% aux Etats-Unis. Autant dire que ce service n’en est encore qu’à son balbutiement et que ce secteur peut encore être créateur d’activité et non « récupérateur ». C’est cet esprit d’artisan qu’il faut retrouver, attirer de nouvelles niches en se réservant un pôle d’innovation au sein même de l’entreprise où doivent s’opérer des séries de test auprès de divers clients ne bénéficiant d’aucun service téléphoniques.
Mais notre société c’est comme détournée de son activité et des risques « utiles » qu’elle a la possibilité de prendre, obnubilée par son chiffre d’affaire grandissant peut-être plus vite que prévu… Vient un jour où la poule aux œufs d’or ne pond plus, à force de lui donner que des grains, enfermée dans une cage où elle ne peut s’épanouir… Pour SUD l’innovation passe aussi par la condition des salariés. C’est un sujet sur lequel nous serons forcés de revenir mais il reste fondamental. Un vrai treizième mois est par exemple une mesure qui serait historiquement importante et une vraie mesure d’apaisement social.
Monsieur Le PDG il y a urgence. Votre entreprise ne vit plus de projets précurseurs mais d’économie de bas étage. La Redoute est un coup de poker qui blesse l’image de Teleperformance et détruit la vie de 185 salariés… Vous l’avez dit si ce n’est pas vous se sera quelqu’un d’autre… Vous dites souhaiter maintenir les emplois, que sinon vous mettez la clé sous la porte, etc.
Mais le fond et la forme doit changer. Nous voulons vous entendre dire : « je veux vous faire préférer la sous-traitance ! », « je veux faire de « Teleperformance Midi Aquitaine » le centre d’appel exemplaire où le profit est partagé !», « faire de mon entreprise le laboratoire de création des services de demain! », etc. Curieusement votre discours est moins positif que le notre, peut être parce que moins idéaliste et trop fataliste…
Mais en tant que représentant patronale de votre entreprise vos propos ont une répercussion directe sur l’esprit de celle-ci et sur son identité. Si vos propos ont pour but de couper court à tout espoir pour les prochaines NAO c’est regrettable et cela sera soumis à l’appréciation des salariés, s’ils sont sincères alors c’est tout aussi grave sinon plus car positiver serait mentir et cela impacterait la sérénité à laquelle vous tenez tant… Dans les deux cas c’est un rapport de force qui se créé, celui-ci s’inspire de la base et s’élèvera en profondeur si rien ne change concrètement…
Les salariés travaillent aussi pour vous. Si vous les délaissez alors c’est tout l’enceinte de l’entreprise qui s’écroule et nous nous y opposons. L’activité syndicale est aussi un atout car lorsque que le voilier menace de chavirer c’est certainement, avec le capitaine, le seul équipage qui reste pour redresser la barre du contre-pouvoir, et lutter pour les salariés que l’on veut noyer sous un bénéfice dont il ne voit jamais la couleur!
Pour ne pas se heurter aux rochers la lumière du phare SUD guide vers le bon chemin… Ce chemin sera celui du droit au salarié avant tout!
A bon entendeur.
Catégories : Document
Commentaires récents