Victimes nous aussi de l’intensification du travail, nous devons souvent, en plus, faire passer des consignes auxquelles nous ne croyons pas ou plus…. Les conditions de travail se dégradent d’une manière nette et continue. La poursuite de l’intensificationdu travail, la diffusion de modes de managementsans contenu, l’évaluation de plus en plus individualisée, la recherche éperdue de performance, continuent de créer des dégâts importants.
Pour la plupart d’entre nous, l’unité de temps et de lieu se perd. Avec les nouveaux outils de communication, le travail déborde sur le soir, le week-end et sur notre temps personnel. Dans notre quotidien, entre les pressions subies et celles qu’on nous demande d’exercer sur nos équipes, nous nous retrouvons entre le marteau et l’enclume. Nous sommes de plus en plus confrontés à des injonctions qui dégringolent d’un “haut” lointain,déconnectées de la réalité du terrain. Non seulement la part de ces informations descendantes augmente, mais elles sont souvent contradictoires. La traduction des directives et leur mise en oeuvre deviennent un véritable casse-tête.
C’est d’autant plus complexe qu’une chape de plomb pèse sur l’ensemble des niveaux hiérarchiques et que rien ou si peu ne filtre auprès des décideurs des difficultés du terrain. De plus, ceux d’entre nous qu’on qualifie “de formateur, de responsable ou opérateur qualité”travaillent dans des organisations transversales. Le rattachement à un chef de métier et à un ou plusieurs chefs de projet et à la production introduit encore davantage de complexité quand ce ne sont pas des contradictions.
Le sentiment que les conditions de travail se dégradent s’avère d’autant plus fort que les “compensations” sont en perte de vitesse pour une grande partie d’entre nous.
L’autonomie ?
Elle est de plus en plus battue en brèche… Beaucoup d’entre nous passent le plus clair de leur temps à rendre compte avec des tableaux de bord, des indicateurs. Un “reporting” constant qui réduit les marges de manoeuvre et augmente les exigences.
La reconnaissance ?
Nous pensons que le compte n’y est pas, en terme de rémunération, de promotion et de perspective de carrière. Par exemple, dans un certain nombre de centres d’appel, les superviseurs ne sont même pas agents de maîtrise…
Le sens ?
Nous sommes souvent confrontés à une perte de sens. Beaucoup d’entre nous reconnaissent avoir à exécuter des actions qui ne correspondent pas à leur éthique. Les incessants changements organisationnels? C’est à nous de les faire passer même si nous n’y adhérons pas du tout. La possibilité de bien faire son travail se dérobe comme pour l’ensemble des salariés. Il nous faut tenir des logiques incompatibles, priorité au chiffre d’affaires, à la soi-disante qualité, à la satisfaction client, mais, en même temps, priorité aux nombres d’appels pris..! Beaucoup de collègues ne comprennent pas la rationalité des décisions car elles sont purement financières.
Comme le démontrent dernièrement tous les sondages ou les enquêtes spécialisées, on voit bien qu’il est prioritaire de s’attaquer à l’organisation du travail, car c’est la seule manière d’améliorer cette situation. Alors, toutes et tous ensemble agissons pour améliorer nos droits !!!
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