BORDEAUX. Mouvement de grogne chez Téléperformance
20 11 2009
À l’appel de la CFDT, entre 300 et 400 personnes ont débrayé hier après-midi pendant une heure, sur le parking de la société Téléperformance, boulevard Godard à Bordeaux. La plateforme téléphonique, qui emploie 800 salariés pour la plupart des téléconseillers, organise actuellement une fusion avec toutes les antennes régionales de France. « Jusque-là chaque antenne était indépendante, désormais nous sommes une unité économique et sociale qui emploie en France entre 8 000 et 10 000 salariés », note Marie Dufau, responsable d’équipe et déléguée du personnel à Bordeaux, depuis 5 ans.
Mal être au travail
Cette fusion, entamée le 1er janvier 2009, suscite une renégociation de tous les accords, afin d’unifier la gestion des antennes. « Ils veulent niveler, annualiser le temps de travail, réduire nos seuls avantages, poursuit-elle. Exemple : nous avions droit à cinq jours par an pour enfant malade, désormais nous n’en avons plus que deux. La direction veut nous contraindre à travailler 44 heures par semaine, alors que nous étions à 35. C’est une attitude sociale irresponsable, surtout lorsqu’on sait que la société Téléperformance a obtenu un certificat de responsabilité sociale. »
Thomas est téléconseiller dans l’entreprise bordelaise. Il possède un bac et a fait trois ans d’études en histoire à la fac. « Mon métier ? La téléprospection, on appelle des particuliers, des sociétés. Sept heures par jour, c’est bien assez. Le travail est pénible, non pas physiquement mais moralement. Certains jours, on est rabaissé, voire insulté par les clients. Il faut tenir. Je touche 1 000 euros net par mois. Le Smic. »
Le syndicat parle de « mal être au travail, de formations insuffisantes, de contrats précaires et du peu de possibilité de voir évoluer les salaires ». Téléperformance sous-traite avec plusieurs sociétés, AG2R, Les Pages Jaunes, Alico, Finaref et SFR pour ne citer qu’elles.
La direction de Bordeaux contactée hier soir par téléphone n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.
Auteur : Isabelle Castéra
(Source Sud Ouest)
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