Teleperformance : la colère au bout du fil
29012010Il y avait du brouillage hier sur la ligne de Teleperformance Grand Sud à Labège. La colère était au bout du fil. La raison motrice de ce mouvement de grève, de débrayage d’une heure : Thibaut Mainier, responsable syndical du comité d’établissement, était convoqué par la direction pour un entretien faisant suite à deux lettres d’avertissements : « On me reproche des fautes alors qu’en tant que salarié dit protégé au titre de délégué syndical, elles n’ont pas lieu d’être. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, car les conditions de travail, ici, vont de mal en pire. Avec en plus des salariés dont la fiche de paye moyenne ne dépasse pas les 1 000 €», relatait le salarié convoqué avant son rendez-vous.
« Thibaut Mainier est le pivot de ce rassemblement qui est soutenu à l’unanimité des syndicats, CFTC, CGT, FO COM et SUD. En fonction de la décision qui sera prise pour Thibaut, il y aura réunion de section et puis une intersyndicale pour étudier la suite des mesures que nous prendrons. Les boîtes de centre d’appel sont de plus en plus odieuses. On ne parle que de rentabilité. Les gens y craquent de plus en plus. La gestion du personnel est arbitrée par la terreur et le stress » emboîtait Claude David de Sud, qui soulignait de rouge la recrudescence « des attaques contre les institutions représentatives du personnel et les organisations syndicales, et notamment ses représentants. Ce qui est le cas de Thibaut Mainier. »
Suivant la même ire, Françoise Joseph, employée depuis 10 ans à Teleperformance, ajoutait : « comme Thibaut, nous sommes tous les deux très vieux dans l’entreprise. Il y a un tel turn-over aujourd’hui entre les intérimaires et les premiers emplois que durer retourne du miracle, surtout dans des conditions de travail oppressantes, voire inhumaines. Je vous garantis qu’en dix ans, cela se dégrade de plus en plus, il y a de plus en plus d’exigence. C’est le cas dans toutes les sociétés de centre d’appels. De toute façon, si ce n’est pas Teleperformance qui a le marché, ce sera une autre société, et avec la même politique, à savoir la rentabilité. Il est bien loin le temps de Teleperformance à Toulouse-Montaudran où nous étions 150 contre plus de 300 aujourd’hui, et où régnait un certain esprit de famille avec un patron à dimension humaine. Là, notre direction est à Paris. Il n’existe plus de dialogue. »
Jointe hier soir, la direction n’a pas commenté ce conflit. À suivre.
(Source la Dépêche)
Catégories : News
Commentaires récents